Les aventures de Johnny Dixon 2 La momie dans la crypte by John Bellairs

Auteur:John Bellairs [Bellairs, John]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00

— On n’en sait rien. Le télégramme n’en parle pas. Ton père est un excellent pilote qui a de bons réflexes, et il me semble raisonnable de penser qu’il a pu activer son parachute de secours, ce qui voudrait dire qu’il est sans doute prisonnier maintenant, ou qu’il le sera d’ici peu. Ce n’est pas une situation enviable, mais c’est mieux, beaucoup mieux que... l’autre solution.

— Ça, c’est sûr, dit Papy Dixon en hochant la tête.

Il tapota le dos de Johnny et lui sourit d’un air triste.

— Ne t’inquiète pas, John, ton papa va s’en sortir. J’ai lu dans le journal l’autre jour qu’un pilote dont l’avion avait été abattu a volé une barque et a ramé jusqu’au Japon où on l’a récupéré. Ne te fais pas de souci, tu le reverras bientôt.

« Ouais, se dit sombrement Johnny, je le reverrai peut-être... s’il est encore en vie. » Il pensa à Chad Glomus dont le sort était également incertain. Et toutes les histoires qu’il avait lues sur des gens qui avaient disparu lui revinrent en mémoire. Il y avait le fameux juge Crater qui était sorti dîner un soir et n’était jamais revenu. Il y avait Amelia Earhart, l’aviatrice qui avait disparu avec son avion. Son père serait-il lui aussi porté disparu ? Johnny devrait-il attendre vingt ou trente ans pour avoir des nouvelles du grand pilote de la guerre de Corée qui s’était volatilisé sans laisser de trace ? Le désespoir lui étreignit le cœur. Il était si content de rentrer à la maison ! Il avait projeté de raconter à son grand-père et au professeur sa mystérieuse rencontre nocturne avec Chad Glomus, leur visite du passage secret, et tout le reste. Mais il n’avait plus envie de parler de rien, maintenant.

Le soleil de l’après-midi projetait ses rayons obliques par les fenêtres du salon. La journée était belle dehors — pour les autres.

Soudain, le professeur se mit à parler. Avec son caractère bourru et sa voix cassante, il n’était pas très doué pour réconforter ses semblables, mais il essaya.

— Ecoute, John, on ne peut rien faire d’autre qu’espérer et prier. Il n’y a aucune raison de se désoler tant qu’on n’a pas de motifs précis pour perdre espoir.

Ce que venait de dire le professeur paraissait logique, mais n’aidait pas beaucoup Johnny dans ces circonstances. Il se mit péniblement debout et monta dans sa chambre faire le devoir de latin que sœur Mary Antony leur avait donné pour le lendemain. Il ouvrit son manuel, poussa un énorme soupir, et se plongea dans la conjugaison des verbes déponents — fruor, ulciscor, fungor, etc. Mais, tout en tournant les pages, l’image de l’avion de son père explosant dans un tourbillon de flammes ne cessait de le hanter.

Le mois d’octobre passa. Les tempêtes d’automne dépouillèrent de leurs feuilles les arbres de la rue Fillmore. Johnny aida son grand-père à les ratisser dans le jardin et à en faire un tas dans l’allée. Ils firent ensuite un grand feu dans lequel Johnny jeta des marrons pour les faire éclater.

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